Intégrer ses héritages transgénérationnels de Thierry Gaillard - Couverture du livre
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Intégrer ses héritages transgénérationnels : une synthèse des pratiques anciennes et contemporaines


Résumé de « Intégrer ses héritages transgénérationnels : une synthèse des pratiques anciennes et contemporaines» de Thierry Gaillard. « Intégrer ses héritages transgénérationnels » propose une synthèse des approches traditionnelles et contemporaines du transgénérationnel.

Par Thierry Gaillard, 2018, 166 pages

En pratiquant la généalogie depuis longtemps, il m’est arrivé, à plusieurs reprises, d’entendre parler du concept de psychogénéalogie.Cette notion m’a toujours intriguée sans que je m’y intéresse réellement.Et puis, j’ai eu l’occasion de lire ce livre dont les premières phrases, sur la 4eme de couverture, sont « Nous sommes liés à nos ancêtres comme un arbre peut l’être à ses racines. Leurs caractéristiques et leur ADN nous habitent tout comme leurs histoires non terminées. En effet, les traumatismes, les deuils non faits, les vécus conflictuels, les secrets, se répercutent de génération en génération et influencent la vie des descendants« . J’ai donc décidé de le tenter en me disant :  » j’essaye et si je n’y comprends rien, j’arrête ». Je n’ai pas forcément tout compris mais ce livre m’a fait réfléchir.

Je vous partage ici un résumé des différents chapitres avant de vous donner mon avis.

Bien des choses s’éclaireraient si nous connaissions notre généalogie ( Gustave Flaubert)

Introduction

Dés l’introduction, l’auteur parle des secrets de famille en nous indiquant que, ce qu’il appelle les histoires non terminées,de nos ancêtres auront tendance à se répéter. Les histoires non terminées sont typiquement ces secrets de famille inavoués et tus. Il appuie ses explications sur des exemples concrets de personnes qui comprennent certains de leurs comportements par une étude de leur généalogie ( exemple d’une femme qui a compris pourquoi elle ne supportait pas de fermer les portes).

Dans cette introduction on comprends que les analyses transgénérationnelles peuvent permettre de rassembler des gens du présent et aider à guérir de certains symptômes physiques.

Thierry Gaillard admet que cette pensée peut ne pas être accepter par tout le monde mais le but de son livre est de démontrer, sur la base de croyances et d’appuis scientifiques, la possibilité d’une transmission entre générations.

Chapitre 1 : D’où venons nous

Dans ce premier chapitre , l’auteur explique que nous nous ne venons pas de nulle part. Notre naissance est liée à l’histoire de nos parents. Et dans notre société moderne qui repose sur les apparences, on prends beaucoup modèle sur les autres, y compris sur nos parents et notre entourage. Après soit on reproduit soit on fait tout pour aller à l’inverse de nos modèles.

Certains exemples donnés sont forts de sens notamment en raison de leur portée historique (lien avec l’holocauste).

On approche, dans ce principe, l’idée que l’étude de notre généalogie et l’intégration des histoires du passé peut certes aider à guérir des symptômes mais,  est surtout un outil puissant pour apprendre à mieux se connaitre.

L’appui sur des médecins et  psychologues tels que Léopold Sponzi ou Françoise Dolto vient donner un poids scientifique aux explications.

Le chapitre se conclut sur l’idée que « Les non dits » répétés, de génération en génération, se répéteront et peuvent conduire au passage à l’acte. Françoise Dolto disait elle même qu’il faut 3 générations pour produire une psychose. Roméo et Juliette est cité comme exemple qui conduit à un destin tragique en perpétuant une mésentente entre les familles qui remonte sur différentes générations.

Ce premier chapitre permets vraiment de rentrer dans le sujet,en restant tout à fait abordable, selon moi.

Chapitre 2 : Une ancienne science

A travers ce chapitre, on va traverser les régions du monde, les époques et les croyances pour voir que le culte des ancêtres existe depuis toujours dans certaines parties du monde. On cite notamment le chamanisme, l’orient et les dieux grecs.

L’éventail est large. Et puis les époques ont changé et les cultures ont de plus en plus cherché le relationnel au détriment de la transmission des héritages intergénérationnels.

Mais les pensées évoluent encore et le retour vers des valeurs traditionnelles se fait ressentir de plus en plus. Thierry Gaillard cite le yoga et la permaculture comme exemples de ce retours aux traditions mais il y en a tellement d’autres.

 

Chapitre 3 : L’inconscient transgénérationnel

Ce chapitre commence par expliquer comment identifier les héritages transgénérationnels en regardant ce qui est appelé « les symptômes ». L’exemple est pris des parents qui éduquent leurs enfants comme ils l’ont été alors qu’ils avaient toujours dit ne pas vouloir le faire. On verra alors, dans cette partie du livre, qu’observer ne suffit pas, il va falloir chercher à s’expliquer les choses à soi même et seulement ensuite pouvoir les accepter et les admettre.

Les exemples donnés sont impressionnants notamment quand Thierry Gaillard parle des syndromes anniversaires avec des événements qui se répètent à la même date sur plusieurs générations ou dans les mêmes circonstances. C’est troublant de lire les exemples donnés.

Ce chapitre va fortement insister sur l’importance de la parole au sein des familles et surtout avec des enfants pour permettre la compréhension des événements les plus difficiles et éviter les non dits. Et oui, et je pense que tout à chacun pourra facilement comprendre que ce sont ces histoires non dites qui pourront avoir des répercussions sur la génération suivante. Ce qui peut être plus complexe à accepter c’est que parfois, la répercussion se fait sur plusieurs générations. Et là c’est Jack Nicholson qui est pris en exemple et le secret qui avait été fait sur sa naissance.

 

Chapitre 4 : Transferts entre générations

Dans ce chapitre, on nous montre justement comment les histoires non terminées peuvent se transmettre entre générations.

Pour cela on va d’abord avoir une définition de la notion de transfert qui est présentée comme la capacité à projeter dans des expériences actuelles des situations du passé. L’exemple qui est donné, et qui parle à tout le monde, est celui de la déception amoureuse. Une fois cette situation connue, on a naturellement tendance à projet une future déception. 

L’auteur va nous expliquer que le transfert est une solution, parmi d’autres, qui peut être utilisée pour évacuer le conflit intérieur. Mais le problématique est qu’on peut ainsi projeter sur autrui notre conflit intérieur, au risque de passer à côté de la personne sur qui a eu lieu la projection. Si on part déjà sur l’idée qu’on risque de vivre une déception amoureuse à l’issue de l’histoire qu’on est en train de vivre, on ne vit pas réellement l’histoire et on ne découvre pas réellement qui est l’autre et ce qu’il peut nous offrir.

Et ce qui est possible sur une seule génération est possible entre générations. Pour sortir de ces « nécessités transférielles, un accompagnement thérapeutique sera nécessaire »

 

Chapitre 5 : Face aux nécessités transférielles

Le but de se chapitre est de présenter les mécanismes de défenses que l’on est tous capables de mettre en place face à cette nécessité pour nous de faire des transferts. L’auteur va notamment s’attacher à expliquer ce que sont le style nirvâna et le persona.

Il nous indique que le style nirvâna va se caractériser par une capacité par mettre en scène les transferts en illustrant cette caractéristiques par des exemples très concrets. Il va préciser que ce style qui, se présente chez les personnes psychotiques, peut aussi être présent chez les personnes sous emprise de l’alcool ou autre substance. Une autre caractéristique de ce style est la créativité qui pourra se manifester sous forme de compulsions en citant l’exemple d’Hergé qui a intégré des éléments familiaux dans les albums Tintin.

Le persona sera opposé au style nirvâna dans la relation avec autrui. Autant le style nirvâna sera à la recherche d’une relation fusionnelle que le persona se coupera de toute relation, voir même d’une part d’elle même. Il a tendance à porter un masque qui l’amène à oublier qui il est.

Après avoir présenté ces 2 mécanismes de défenses, on apprends qu’une même personne peut être un mélange des deux et même être style nirvâna en privé et persona en public, ou l’inverse.

Ces 2 notions m’ont semblées abstraites au début du chapitre mais les exemples donnés m’ont rapidement permis de m’identifier. J’ai même fini par me prendre au jeu de savoir quel est mon mécanisme de défense.

 

Chapitre 6 : L’intégration transgénérationelle

J’ai appris dans ce chapitre, que l’intégration est un principe qui normalement est aussi instinctif que respirer. Et cela concerne autant les héritages transgénérationnels que les événements de notre vie, c’est d’ailleurs ce qui leur donnera du sens. Cela nécessitera d’apprendre réellement à penser et non pas cogiter. Le travail à mener semble complexe.  Mais quand je lis que le travail d’intégration a un impact sur nos émotions et surtout les échecs d’intégrations qui s’ils se répètent peuvent amplifier notre humeur, mon intérêt grandit.

Thierry Gaillard va poursuivre son chapitre en expliquant en quoi les mythes et contes de fées sont là pour nous aider à « faire advenir notre véritable moi » par des prises de conscience.

Chapitre 7 : Un modèle hollistique

A partir de ce chapitre, j’ai commencé à avoir plus de difficultés à appréhender le contenu du livre.

En effet, tout ce chapitre est consacré à Sophocle et à son modèle thérapeutique à travers l’analyse du mythe d’Oedipe.

L’auteur nous rappelle que les tragédiens de la Gréce antique avaient un vrai rôle de guide à leur époque. La lecture des tragédies grecques nous permets rapidement de voir que des sujets de société (religion, politique, morale, …) y étaient abordés. Cette époque était une époque de rationalisation pendant laquelle les mythes et légendes ont commencés à se perdre au profit de la rationalisation.

Tout au long du chapitre, des parallèles sont faits entre le mythe d’œdipe et la société moderne mais toute la vie d’Oedipe est reprise afin de prouver en quoi on trouve dans le récit une trame transgénérationnelle avec la notion de victime du secret sur les géniteurs.

J’avoue avoir passé certaines pages à partir de ce chapitre.

Chapitre 8 : deviens qui tu es si tu le découvres

Tout ce chapitre est consacré à l’idée que certes, on vient notre naissance et qui nous sommes, est le résultat d’un passé. Mais chacun fait le choix d’être dépendant de ce passé, ou pas. On l’intégrè ou on le subit. Goethe dit  » ce que tu as hérité de tes ancêtres,acquiers le pour le posséder ».

Le vocabulaire de ce chapitre semble complexe, notamment quand on y mentionne la notion d’herméneutique du sujet. Mais l’explication et la définition m’ont rapidement permis de comprendre.

« Un herméneute est celui qui voit au delà des apparences , permettant à ce qui ne se montre pas en première instance d’advenir. En thérapie, il s’agit de reconnaitre ce qui se trouve derrière un premier niveau de perception. »

Ce chapitre est , pour moi, l’un des chapitres les plus complexes du livre.

Conclusion

La lecture de ce livre a été un vrai défi pour moi. J’ai essayé de l’aborder avec le moins d’à priori possible.

Le découpage en chapitres et sous chapitres m’a réellement été utile car j’ai facilement pu découper ma lecture. Le vrai point fort de cet ouvrage ce sont les exemples donnés qui sont multiples, clairs et faciles à comprendre. On peut tous faire un paralléle avec une situation vécue ou une situation déjà entendue, ne serait ce que dans les médias. Les références historiques et mêmes scientifiques apportent un vrai poids en plus aux explications données.

Ce qui m’a freiné dans la lecture c’est le vocabulaire. En même temps, je m’y attendais un peu. Ce que j’ai trouvé dommage, c’est que les définitions ou explications utiles ont été apportées à la fin du livre et je ne l’ai vraiment découvert qu’en y arrivant. On y trouve notamment toute une définition du terme aliénation qui est omniprésent dans le livre. Une lecture plus rigoureuse du sommaire aurait pu me permettre d’éviter ca.

Cela reste une lecture relativement rapide du fait du nombre de pages, certes un peu complexe, par manque de pratique pour ma part mais fort intéressante car elle fait réfléchir. Je reste sur un avis global positif et une nouvelle curiosité pour lire d’autres ouvrages pour aller plus loin dans la découverte des notions abordées ici.

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